La chasse est une culture familiale. On pourrait presque dire que je suis né au milieu des fusils. Alors bambin, je contemplais mon père qui nettoyait son fusil et celui de son frère. Ce dernier cheminot en région parisienne, venait passer le WE pour la chasse.

De ce fait la corvée « fusils » était toute désignée pour mon paternel.

Que cette odeur de poudre brûlée, d’huile et de graisse m’a envoûté. !

Sans oublier ces ronchonnements du chasseur fatigué qui nettoyait, lubrifiait et essuyait encore et encore ces vieilles armes.

Au pied de la table il y avait presque toujours un compagnon à quatre pattes. Un korthal croisé, puis un braque pointérisé, comme on disait dans le temps. Puis enfin un Breton dans la maison. PETULA CLARK chantait alors, «que fait tu là Petula ! » 

J’avais déjà mon premier dialogue canin lorsque chiotte, Petula faisait ses premières bêtises …

 

   

        Dès mon plus jeune âge, je suivais mon père ou plutôt mes oncles, car déjà je ne supportais pas que l’on soit devant le chien…. ! Et pour ça mon père était fort, il marchait , marchait encore, et mettait plus souvent le pied sur le gibier, que le chien n’avait le temps de les sentir !

L’avenir nous donna raison à l’un et à l’autre. Le premier se convertit en acharné de la chasse au sanglier puisqu’il devint louvetier, tandis que le second, votre humble serviteur, un inconditionnel de la chasse au chien d’arrêt.

Mais je dois avouer que je suis passé aussi par l’école de la chasse aux chiens courants.

Adolescent j’arpentais collines, travers*, ruffes*, garigues pour faire voler les perdreaux vers mes aïeuls,. Plus tard pour combler le début de saison, souvent très sec et très chaud, je chassais avec mon grand oncle aux chiens courant. Là j’y ai appris discipline, prudence avec les armes, puis observation des chiens, compréhension  de la chasse, et enfin le « langage des chiens » !

Mais comme mon maître était aussi un grand bécassier bien  connu dans tout le canton, je vous laisse imaginer les longues journées de chasse qui débutaient à l’aube en quête de l’oreillard, puis finissaient par la recherche de la mordorée.

 

 

 

 

Mon premier breton fut JOCKY , j’avais alors 17 ans. A dix neuf je me payais mon premier BRETTON, à canons superposés… !

Je m’abreuvais de revues de chasse. En Juin 1981, découvrant la photo de NEGUS DE KERANLOUAN , sur une couverture de magazine, je décidais que mon futur Breton serait un tricolore….

En 1984, j’allais chercher mon premier chien « à papiers » en Bretagne.

VATOU de KERANLOUAN fut le détonateur d’une passion qui ne m’a pas lâché. Je découvrais avec lui les expositions de beauté et les fields trials. 

 

 

 

 

Quelle ne fut ma fierté lorsque dès ma première présentation au field de Callac, en 1986, Mr DAGES, grand juge devant l’éternel, me remit une RCACT ! La piqûre était faite, et je remercie ce juge d’avoir pu déceler cette lumière que j’avais dans les yeux.. Une qualité de juge, que j’ai par la suite, trop rarement rencontré !

 

Les fields trials venaient assouvir cette soif de compétition que j’avais connu plus jeune en faisant du sport. Chasse et field devenaient presque une raison de vivre ou tout au moins une façon de vivre.

 

 

 

La passion étant là, la vie professionnelle et privée faisant bon chemin je fis l’acquisition de deux nouveaux chiots dont encore une KERANLOUAN ! Guy Morin, à ma demande avait accepté de marier la sœur de Vatou avec le tricolore du moment : SKA DE ST TUGEN. J’eu même la primeur d’avoir le choix de portée. Il y avait CAWA, déjà beau chiot, qui devint CH GT, mais je voulais une femelle.

CYBELLE est donc arrivée à la maison.

 

Sans le savoir je faisais le choix de la base de mon élevage !

Malgré quelques tentatives  avec d’autres élevages et d’autres origines, je n’ai pu conserver la descendance,tant mes objectifs étaient clairs :

Du Breton, oui, mais du Breton, qui chasse ….qui chasse et encore chasse ! Et toujours avec Brio.

Sans oublier, bien entendu, d’éliminer les tares particulières, ce qui entre les problèmes de dysplasie, de prognathisme,

de chiens trop petits ou trop grands n’ a pas été, et n’est toujours pas, sans difficultés.

Là est, malheureusement le sacerdoce de l’éleveur sélectionneur !

 

 

Mais à  force d’obstination et de sacrifices je commence à vivre un rêve :

Quelques BOIS COURCOL dans la cour des champions. Et beaucoup d’autres qui satisfont pleinement leurs propriétaires.

 

 

Mes bretons je vous aime…

 

 

Un grand merci à Patricia, mon épouse, qui depuis des années supporte sans relâche cette passion,

débordante et quelquefois dévorante….